Abandon de chiens et chats : les fausses excuses ! Un déménagement, des vacances, l’arrivée d’un bébé… Les justifications changent, mais la réalité reste la même : un animal laissé derrière, livré à lui-même, plongé dans une détresse qu’il ne comprend pas.
12 253 et 28 547, c’est le nombre de chiens et de chats recueillis par la SPA en 2024. Autant d’animaux laissés à leur sort, souvent en état de détresse, affamés, blessés ou terrorisés.
Certains abandons sont le résultat d’une véritable détresse : maladie, accident de la vie, impossibilité absolue de subvenir aux besoins de l’animal. Ces situations, bien que dramatiques, ne sont pas celles que nous dénonçons ici.
Ce qui est révoltant, ce sont ces abandons qui auraient pu être évités. Ceux motivés par la commodité, l’impulsivité ou la lassitude. Ceux où l’animal devient soudainement un fardeau, un “problème” à régler en le larguant dans un refuge, ou pire, au bord d’une route !
Ces fausses excuses qui brisent des vies
Chaque année, on entend les mêmes excuses. Toujours aussi faciles, toujours aussi fausses. Pourtant, quand on y regarde de plus près, elles ne tiennent pas une seconde.
💥 « Nous partons en vacances, on ne peut pas l’emmener. »
➡️ Réalité : Avez-vous envisagé de l’emmener avec vous ? Aujourd’hui, de nombreux hôtels, locations et campings acceptent les animaux. Certaines plages sont même « dogfriendly ». Votre compagnon fait partie de la famille, pourquoi ne pas partager ces moments avec lui ?
✅ Alternative : Si vraiment ce n’est pas possible, il y a toujours une solution. Avez-vous pensé à demander à un proche de le garder ? Et si ce n’est pas envisageable, des plateformes d’échange entre particuliers permettent de trouver une famille d’accueil temporaire. Une option rassurante et bien plus humaine que l’abandon.
💥 « Nous déménageons, nous ne pouvons pas le garder. »
➡️ Réalité : Un déménagement se prépare, et votre animal fait partie de la famille. L’abandonner ne devrait même pas être une option. Avez-vous vraiment cherché un logement qui accepte les animaux ? Aujourd’hui, de nombreux propriétaires et agences sont pet-friendly. Et s’il y a des contraintes, une période d’adaptation est souvent possible pour l’animal.
✅ Alternative : Prenez le temps d’anticiper. Contactez les agences et propriétaires ouverts aux animaux, organisez progressivement la transition de votre compagnon. Si vraiment la situation est bloquée, explorez toutes les options avant d’envisager l’impensable : associations, proches, solutions temporaires… Mais pas l’abandon.
💥 « J’ai un bébé, ce n’est plus possible. »
➡️ Réalité : L’arrivée d’un enfant est un bouleversement, mais pourquoi votre animal en paierait-il le prix ? Il a partagé votre quotidien jusqu’ici, vous a apporté de la joie et de la compagnie… et maintenant, il deviendrait un problème ? Un chien ou un chat peut parfaitement cohabiter avec un bébé, à condition de bien préparer cette transition.
✅ Alternative : Des milliers de familles vivent avec enfants et animaux sans difficulté. Il suffit d’anticiper, d’habituer progressivement votre compagnon à ce changement et de mettre en place quelques règles de sécurité et d’hygiène. Si vous avez des doutes, des professionnels (comportementalistes, vétérinaires) peuvent vous accompagner pour une cohabitation réussie. L’abandon ne doit pas être une option.
💥 « Il est trop pénible / Il ne correspond pas à mes attentes. »
➡️ Réalité : Un animal n’est pas un objet avec une garantie satisfait ou remboursé. Il a sa propre personnalité, ses besoins et son énergie. Un chien trop dynamique ? Peut-être a-t-il besoin de plus d’exercice. Un chat trop indépendant ? Il exprime simplement son caractère. Derrière chaque comportement se cache une explication et souvent, une solution.
✅ Alternative : L’éducation et la patience sont les clés d’une relation harmonieuse. Si le comportement de votre compagnon vous semble difficile, avez-vous essayé de comprendre ce qui le motive ? Un éducateur canin, un comportementaliste félin ou même quelques ajustements dans votre quotidien peuvent faire toute la différence. Un animal s’adapte… encore faut-il lui en laisser le temps.
💥 « Il perd trop ses poils / Il sent mauvais. »
➡️ Réalité : Oui, un animal demande un minimum d’entretien. Mais est-ce une raison valable pour l’abandonner ? Un simple brossage régulier, une alimentation adaptée et quelques soins de base suffisent souvent à limiter la perte de poils et les odeurs. Après tout, on ne se débarrasse pas d’un membre de la famille parce qu’il a besoin d’une douche, si ?
✅ Alternative : Adopter, c’est aussi accepter les petites contraintes qui vont avec. Si la perte de poils est un problème, il existe des races moins sujettes à cela. Et si vous cherchez des solutions simples, voici un guide pratique pour bien entretenir votre chien. (Toiletter son chien à la maison : pourquoi et comment s’y prendre ?)
Un animal sur-mesure n’existe pas. Il a son caractère, ses besoins, ses humeurs. C’est ce qui fait de lui un être vivant, et non un jouet. Alors si malgré tout, vous cherchez un compagnon parfait, obéissant et sans contrainte… Peut-être pourriez-vous opter pour une peluche ? Ou pour un robot-chien ?

L’abandon : solitude, peur et détresse
Un animal abandonné ne comprend pas. Il attend. Il cherche son maître. Il espère. Jusqu’à ce que la faim, la peur ou l’épuisement prennent le dessus.
1- Le choc émotionnel : ce que ressent l’animal
L’abandon : une condamnation à la souffrance
Hier encore, il était chez lui. Il connaissait l’odeur des pièces, les bruits de la maison, la routine rassurante des repas et des promenades. Son humain l’appelait par son nom, il répondait avec joie.
Aujourd’hui, il ne comprend pas. Il tourne en rond, revient sur ses pas, le regard fixé sur l’endroit où il a été laissé. Il attend, persuadé que cette absence n’est que temporaire, qu’une voix familière l’appellera bientôt. Mais les minutes passent, puis les heures. Et toujours rien.
La faim commence à le tirailler. Il renifle le sol, marche sans but, tente de retrouver un repère, une odeur connue. Une voiture passe trop vite, il recule juste à temps. Il regarde autour de lui, désorienté. Où est son foyer ? Où sont ses repères ?
La nuit tombe. Il s’installe sous un porche, cherchant un peu de chaleur. Il tressaille au moindre bruit, sursaute au passage d’un inconnu. Il n’a plus de maison, plus de gamelle, plus de caresses. Juste la solitude et l’incertitude.
Les jours passent. Il apprend à avoir faim, à supporter la soif, à fuir les regards hostiles. Certains l’ignorent, d’autres le chassent d’un geste agacé. Il tente de s’approcher d’un passant, le cœur battant, l’espoir encore accroché au fond de lui. Mais une main se lève, un pied le repousse. Il comprend. Il n’a plus sa place nulle part.
Dans la rue, l’abandon n’est pas une nouvelle chance. C’est une condamnation. Il y a les voitures, les maladies, les blessures qu’on ne soigne pas. Il y a aussi le froid, la peur, l’épuisement. Et, pour certains, la fin qui arrive trop vite.
📢 On imagine souvent un animal abandonné qui ‘trouve une autre famille’. Mais combien finissent écrasés, déshydratés, blessés ou tout simplement brisés par cette trahison ?
2- Les dangers concrets de l’abandon
Un animal abandonné n’a pas juste perdu son foyer. Il a perdu sa protection. Et dehors, la réalité est brutale.
Le premier danger, c’est la rue. Les routes ne font pas de cadeau. Des milliers d’animaux meurent percutés chaque année. Certains s’en sortent avec des blessures terribles, mais sans soins, une fracture devient une condamnation.
Ensuite, c’est la faim. Un chien ou un chat domestique ne sait pas chasser. Il fouille les poubelles, ingère des aliments avariés, tombe malade. Il maigrit, s’affaiblit. Son corps lutte.
Puis viennent les maladies. Parasites, infections, virus… Un simple abcès devient une plaie ouverte. Une morsure s’infecte. L’hiver, le froid ronge, l’été, la chaleur écrase. Sans aide, sans soins, l’état de l’animal se dégrade jour après jour.
Et enfin, l’humain. L’abandon l’a livré aux dangers, mais aussi à la cruauté. Certains le chassent à coups de pied. D’autres le blessent, par méchanceté, par ennui. Certains chiens et chats errants ne meurent pas de faim. Ils meurent de malveillance.
📢 L’abandon, ce n’est pas ‘lui laisser une chance’. C’est l’exposer à une lente descente aux enfers !
3- L’abandon en refuge : une souffrance différente, mais bien réelle
Certains pensent qu’en confiant leur animal à un refuge, ils font ce qu’il y a de mieux pour lui. Mais même là, l’abandon reste un abandon.
Un refuge, ce n’est pas une maison. Ce n’est pas un canapé moelleux ni un jardin où courir. C’est un box, du béton froid, des aboiements incessants. Des visages inconnus qui passent, sans jamais s’arrêter longtemps.
L’animal attend. Il ne comprend pas pourquoi son humain n’est pas là. Le choc est brutal. Certains pleurent, d’autres se terrent au fond de leur cage. Certains arrêtent même de s’alimenter, rongés par le stress.
Les jours passent. Certains s’adaptent, d’autres s’éteignent. L’attente est longue, et tous ne sont pas choisis. Un chiot, un chaton ? Adoptés en un clin d’œil. Un chien âgé, un chat noir, un animal craintif ? Parfois, ils ne quittent jamais leur box.
Et puis, il y a la place qui manque. Trop d’animaux, pas assez d’adoptants. Certains refuges doivent refuser de nouveaux arrivants. D’autres doivent faire des choix qu’aucun bénévole ne voudrait faire.
📢 Un refuge n’est pas un foyer. C’est un dernier recours. Mais aucun animal n’y entre en se sentant « sauvé ».
Des alternatives à l’abandon : assumer, pas fuir
Un animal, ce n’est pas un caprice qu’on efface. C’est un engagement qu’on honore. Avant de parler d’abandon, encore faut-il s’assurer qu’aucune autre solution n’existe. Et elles existent toujours !
📌 Avant d’adopter : réfléchir à deux fois
Adopter sur un coup de tête, c’est prendre le risque d’une séparation douloureuse, pour vous comme pour l’animal. La bonne nouvelle, c’est qu’on peut éviter ça en se posant les bonnes questions dès le départ.
💡 Votre motivation est-elle sincère ? Pouvez-vous assumer sur le long terme ? Votre mode de vie est-il compatible avec un chien ?
📢 Plutôt que d’improviser après coup, mieux vaut anticiper. Parce qu’une adoption responsable, c’est un abandon évité.
Pour vous aider à prendre une décision, suivez ce lien : Prêt à adopter un chien ? 6 questions essentielles avant de faire le grand saut !
📌 Après l’adoption : trouver des solutions, pas des excuses
Vous trouvez que votre chien est trop actif ? Qu’il fait trop de bêtises ? Qu’il ne correspond pas à vos attentes ? C’est normal. Un animal, c’est un être vivant, pas un jouet programmé pour s’adapter à toutes vos envies.
🔹 Un chien trop énergique ? Il a peut-être juste besoin de plus d’exercice, de stimulation mentale ou d’une activité adaptée à son tempérament.
🔹 Il fait des bêtises ? Peut-être qu’il s’ennuie ou qu’il manque d’éducation. Un éducateur canin peut souvent aider à corriger les comportements gênants.
🔹 Il n’est pas comme vous l’imaginiez ? Parce que l’adoption n’est pas un « test drive ». L’attachement, la complicité et la confiance se construisent avec le temps.
📢 Un problème, ça se règle. Un animal, ça ne se jette pas.
Mais si, malgré tous vos efforts, la situation reste ingérable, il existe encore une alternative plus responsable que l’abandon pur et simple.
📌 En dernier recours : lui trouver un foyer, pas l’abandonner
Parfois, malgré tous les efforts, l’adoption peut réellement être un échec. Mais dans ce cas, il existe des solutions plus humaines que l’abandon :
✔ Contacter une association qui pourra aider à lui trouver une famille adaptée.
✔ Chercher un adoptant sérieux dans son entourage.
✔ Faire appel à des refuges responsables, qui ne pratiquent pas l’euthanasie systématique et qui sélectionneront une bonne famille.
📢 Abandonner, ce n’est jamais la seule option. Il y a toujours mieux à faire.
Pour conclure, retenons ceci : Un animal n’est pas un objet, l’abandon est un délit !
Un animal n’est ni un caprice, ni un objet que l’on utilise et que l’on jette quand il devient encombrant. Ce n’est pas un kleenex qu’on froisse avant de le laisser de côté. C’est un être vivant, avec des émotions, des besoins et une confiance qu’il donne sans retenue.
En France, la loi reconnaît l’animal comme un être vivant doué de sensibilité. L’abandon est considéré comme un acte de maltraitance, et il est puni par la loi. Article 521-1 du Code pénal : abandonner son animal volontairement est passible de 3 ans de prison et 45 000 € d’amende. (voir le texte officiel ici)
📢 L’abandon n’est pas juste une ‘mauvaise décision’. C’est un acte de cruauté puni par la loi !
Des solutions existent ! Avant de choisir l’irréparable, il est de notre responsabilité de trouver une alternative digne et humaine.
📢 Un animal nous fait confiance. À nous d’être à la hauteur !
🖊️
Note de l’auteure : Rédiger cet article a été un exercice difficile, tant le sujet est révoltant. Mais fermer les yeux ne change rien : l’abandon reste une réalité brutale pour trop d’animaux. Ce n’est pas un simple coup de gueule, mais un cri du cœur accompagné de solutions. Parce que dénoncer sans agir, ce serait passer à côté de l’essentiel. Alors, s’il vous plaît, réfléchissez avant d’adopter !
Questions Fréquentes sur l’Abandon de Chiens et de Chats
Pourquoi des milliers d’animaux sont-ils abandonnés chaque année ?
De nombreux abandons résultent d’adoptions impulsives basées sur des excuses faciles comme les vacances, le déménagement ou l’arrivée d’un bébé, sans réfléchir aux besoins réels de l’animal.
Quelles excuses sont les plus courantes pour justifier l’abandon ?
Les excuses fréquentes incluent : « Nous partons en vacances », « Nous déménageons », « J’ai un bébé », « Il est trop pénible/ne correspond pas à mes attentes » et « Il perd trop ses poils/sent mauvais ».
Quelles alternatives responsables existe-t-il pour éviter l’abandon ?
Avant d’adopter, il est essentiel de bien se poser des questions sur ses capacités à s’engager sur le long terme. Après l’adoption, des solutions existent : augmenter l’exercice, consulter un éducateur, ou, en dernier recours, trouver un nouveau foyer via des associations ou proches.
Quel impact l’abandon a-t-il sur l’animal ?
Un animal abandonné se retrouve isolé, sans repères ni soins. Il subit la faim, le stress, la peur et des dangers physiques, qui altèrent sa santé et sa confiance en l’humain.
Quelles sont les sanctions légales en cas d’abandon ?
En France, l’abandon d’un animal est puni par la loi. Selon l’article 521-1 du Code pénal, il est passible de 3 ans de prison et de 45 000 € d’amende.
Laisser un commentaire